Expédition de brut d’hydrocarbures : L’appel pressant du Soudan du Sud à l’Union européenne

Le secteur de l'énergie au Soudan du Sud est principalement marqué par la production de pétrole. Malgré cette ressource minière dont dispose le pays, force est de constater qu’il n’a aucune capacité de raffinage. Face à cette situation, les autorités du Soudan du Sud ont sollicité l’intervention de l’Union européenne pour la protection des expéditions de pétrole à destination du marché international via la mer Rouge.

Agence Ecofin Légende : Agence Ecofin

Le secteur de l'énergie au Soudan du Sud est principalement marqué par la production de pétrole. La taille du marché sud-soudanais du pétrole et du gaz en amont est estimée à 103,76 mille barils par jour en 2024 et devrait atteindre 111,40 mille barils par jour d’ici 2029, avec une croissance de 1,43 % au cours de la période de prévision (2024-2029), atteignant environ 146,7 mille barils par jour d'ici 2027, contre 134,7 mille barils par jour en 2021. L'indice du PIB du Soudan du Sud a chuté de 1,69 % en 2020.

Bien qu’il soit un État producteur de pétrole, le Soudan du Sud ne dispose d’aucune capacité de raffinage nationale. La quasi-totalité de l'accès à l'électricité provient de générateurs qui dépendent du    diesel importé. Cette dépendance énergétique nécessite des devises fortes, ce qui ponctionne les réserves de trésorerie limitées du gouvernement. Pays très dépendant de la rente pétrolière, le Soudan du Sud qui rencontre d’importantes difficultés à expédier sa production de brut cherche activement les moyens d’y remédier.

Le gouvernement sud-soudanais est très préoccupation par la situation. La preuve, le vice-ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Soudan du Sud, Ramadan Mohammed Abdallah Goc, a eu une séance d’échanges lundi 4 mars à Juba, avec Timo Olkkonen, le chef d’une délégation de l’Union européenne (UE) dans le pays. L’objectif poursuivi est de solliciter l’intervention de l’UE pour aider le pays à protéger les expéditions de pétrole à destination du marché international via la mer Rouge où la situation impliquant les houthis, entrave la vente de brut, vitale pour l’économie sud-soudanaise, rapporte l’Agence Ecofin.

« Même si le brut atteignait Port-Soudan, il ne serait toujours pas possible de l’expédier pour le vendre en raison de la menace d’un blocus de la navigation en mer Rouge. Ainsi, outre la faiblesse de la production, le secteur pétrolier est confronté à des difficultés physiques », déclarait Makuei Lueth, le ministre sud-soudanais de l’Information, lors d’une récente intervention. En engageant des échanges avec l’UE qui a déjà mis en œuvre des mesures de sécurité maritime dans la région, le Soudan du Sud souhaite faire jouer la coopération internationale pour atténuer les risques sécuritaires et garantir les expéditions.

« La persistance de l’instabilité en mer Rouge peut induire des chocs inflationnistes, principalement par des vecteurs d’inflation des coûts. Les biens nécessitant des intrants en provenance d’Asie et du Moyen-Orient pourraient voir leur coût grimper en flèche. L’Afrique qui est un importateur clé de produits finis, sera la première touchée. Ces hausses s’ajouteront aux prix déjà élevés causés par le conflit en Ukraine », notait l’Institut d’études de sécurité (ISS) dans une étude publiée le 12 février 2024. Cela sous-entend que ces risques ne concernent pas que le Soudan du Sud.

Cette sollicitation du Soudan du Sud va permettre d’accroitre sa production énergétique si l’Union européenne acceptait de l’aider à protéger les expéditions de pétrole à destination du marché international via la mer Rouge.

 

 

 


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