Face à la recrudescence des pratiques illégales impliquant la manipulation du gaz domestique et d’autres substances hautement inflammables, les autorités béninoises tirent la sonnette d’alarme. Rufus Sarè, Directeur Départemental de l’Industrie et du Commerce (DDIC) du Borgou et de l’Alibori, a tenu une conférence de presse ce mercredi 29 janvier 2025 à Parakou, en présence des médias et des représentants des associations de défense des consommateurs. Son objectif est de sensibiliser la population aux risques liés à ces infractions et annoncer les mesures coercitives qui seront mises en place pour enrayer ce phénomène.
L’essor du commerce informel du gaz domestique constitue une menace grandissante pour la sécurité des populations.
Des pratiques dangereuses en pleine expansion
Malgré une réglementation stricte qui impose des conditions précises pour le stockage et la distribution des hydrocarbures, de nombreux opérateurs clandestins s’installent dans des zones résidentielles, exposant les habitants à de graves dangers.
Selon Rufus Sarè, ces commerçants illégaux procèdent eux-mêmes au remplissage des bouteilles de gaz dans des conditions non sécurisées, augmentant le risque d’explosion. La proximité de ces points de vente avec des habitations, des marchés ou d’autres lieux à forte affluence accentue encore la menace. « Ces pratiques mettent en péril non seulement la vie des contrevenants eux-mêmes, mais aussi celle des riverains et de tout un quartier en cas d’accident », a-t-il souligné.
Une réglementation stricte mais trop souvent contournée
Le DDIC a rappelé que seules les structures agréées sont autorisées à exercer dans ce secteur. Pour obtenir cet agrément, les entreprises doivent remplir des critères précis en matière de sécurité, d’infrastructures adaptées et de formation du personnel. Pourtant, bon nombre d’acteurs préfèrent opérer dans la clandestinité, mettant en vente du gaz et d’autres produits inflammables sans respecter les normes de stockage et de manipulation.
Les conséquences de ces pratiques illégales sont dramatiques. Le récent incendie survenu à Akpakpa, à Cotonou, ayant causé plusieurs pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels, illustre tragiquement les risques encourus. Ce drame, qui aurait pu être évité, rappelle l’urgence d’une action ferme et concertée.
Des mesures répressives et un appel à la collaboration citoyenne
Face à la gravité de la situation, Rufus Sarè a annoncé une intensification des contrôles sur le terrain. Une mission de vérification et de répression sera prochainement déployée pour identifier et sanctionner les contrevenants. Ceux qui ne respecteront pas la réglementation s’exposeront à des sanctions sévères, allant de la fermeture immédiate de leur activité à des poursuites judiciaires.
Par ailleurs, une campagne de sensibilisation est en cours pour informer aussi bien les commerçants que les consommateurs des dangers liés à l’achat de gaz auprès de vendeurs non agréés. Le DDIC appelle la population à signaler toute activité suspecte afin de contribuer à la lutte contre ces infractions. « Il est essentiel que chacun prenne conscience du danger et refuse de se procurer du gaz auprès de sources non sécurisées. La sécurité collective en dépend », a insisté le Directeur.
Une priorité : protéger la population contre de nouveaux drames
Les autorités entendent redoubler d’efforts pour assurer une distribution sécurisée du gaz domestique et des produits inflammables. L’enjeu est d’autant plus crucial que ces produits sont au cœur du quotidien de nombreuses familles béninoises.
Au-delà de la répression, des initiatives d’accompagnement sont prévues pour aider les commerçants à se conformer aux exigences légales. Ceux qui entreprendront une démarche de régularisation pourront bénéficier d’un appui technique et administratif de la part des services compétents.
Dans un contexte où la sécurité énergétique et la prévention des catastrophes sont au cœur des préoccupations, les autorités béninoises entendent mettre un terme aux activités clandestines et garantir un environnement plus sûr pour tous.