Les 27 et 28 janvier 2025, Dar es-Salaam, capitale économique de la Tanzanie, a accueilli le Sommet Africain de l'Énergie Mission 300. Cet événement d’envergure a rassemblé des chefs d’État, des institutions financières, des experts du secteur de l’énergie et des entreprises privées dans le but de trouver des solutions concrètes pour accélérer l’électrification du continent. L’objectif fixé est ambitieux : fournir l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici 2030. Présent à cette rencontre internationale, le Bénin a pris des engagements significatifs.
Dans cette perspective, la question des réseaux de prises électriques a été au centre des discussions. L’amélioration des infrastructures de distribution d’énergie est essentielle pour garantir un accès durable et efficace à l’électricité ; les réseaux de prises doivent être modernisés afin d’assurer une couverture fiable et sécurisée ; la standardisation des équipements électriques en Afrique a également été évoquée, dans le but d’harmoniser les normes et de faciliter l’installation des réseaux.
Le Bénin réaffirme son engagement pour l’électrification en Afrique
Le Bénin a marqué sa présence lors du sommet à travers une délégation conduite par la Vice-présidente de la République, Madame Mariam CHABI TALATA ZIME YERIMA, accompagnée du Ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, Monsieur Romuald WADAGNI. Le pays a mis en avant ses avancées énergétiques, fruit d’une politique volontariste menée depuis 2016. Dans son intervention, la Vice-présidente a mis en lumière les réformes engagées par le Bénin pour garantir l’accès à l’électricité aux populations. Elle a rappelé que le pays a adopté une politique nationale pour les énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie, ainsi qu’un code de l’électricité favorisant les investissements privés. Elle a souligné que le taux de couverture énergétique s’élève désormais à 69 % en milieu urbain et 36 % en milieu rural ; elle a également insisté sur les efforts du pays pour diversifier ses sources d’énergie, en investissant dans des projets solaires, thermiques et hydroélectriques. La Vice-présidente a également invité les investisseurs à s’intéresser aux opportunités qu’offre le Bénin dans le domaine de l’énergie ; elle a affirmé que le pays est désormais une destination sûre pour les investissements énergétiques dans la sous-région.
Des engagements forts pour l’électrification de l’Afrique
Lors de la cérémonie d’ouverture, les grandes institutions financières ont rappelé l’urgence d’accélérer l’électrification du continent. Le président du Groupe de la Banque mondiale, Ajay BANGA, a insisté sur le fait que « garantir l’accès à l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici 2030 est une nécessité pour stimuler la croissance et l’innovation en Afrique » ; il a également annoncé un appui financier pour accompagner les projets d’électrification durable. De son côté, Akinwumi ADESINA, président de la Banque Africaine de Développement (BAD), a rappelé que « l’Afrique a besoin de réformes structurelles et d’investissements massifs pour répondre à ses défis énergétiques » ; il a assuré que la BAD continuera d’apporter un soutien technique et financier aux États engagés dans des politiques énergétiques ambitieuses.
Le président de l’Union africaine, Mohamed Ould Cheikh EL GHAZOUANI, a insisté sur la nécessité d’une solidarité africaine et de partenariats renforcés pour surmonter les défis énergétiques. Selon lui, « l’énergie est au cœur du développement ; il nous faut une approche concertée pour exploiter nos ressources et bâtir un avenir énergétique résilient ». Enfin, la Présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu HASSAN, hôte du Sommet, a souligné que l’Afrique ne peut plus se contenter de solutions temporaires ; elle a insisté sur la nécessité d’investir dans des sources d’énergie propres et durables, affirmant que « notre développement en dépend ».
Les réseaux de prises électriques au cœur de la transition énergétique
L’électrification de l’Afrique ne se limite pas à la production d’énergie ; la qualité des infrastructures de distribution est un facteur déterminant pour garantir un accès effectif à l’électricité. De nombreux pays africains souffrent d’un déficit en infrastructures adaptées ; dans certaines zones rurales, les habitants ne peuvent pas se raccorder au réseau électrique national faute d’équipements ; dans les villes, les installations vétustes ne répondent plus aux normes modernes, exposant les populations à des risques d’accidents et de pannes fréquentes. Le développement des mini-réseaux solaires a été identifié comme une solution prometteuse pour pallier ces insuffisances. En Ouganda, par exemple, des prises connectées à des micro-réseaux solaires permettent aux foyers d’accéder à une électricité stable ; au Nigeria, des prises à prépaiement ont été mises en place, permettant aux ménages de consommer l’énergie en fonction de leurs besoins et de leurs moyens ; en Zambie, des prises solaires autonomes sont expérimentées pour alimenter les foyers situés hors réseau.
L’harmonisation des normes électriques a également été abordée au cours du sommet. Plusieurs types de prises coexistent actuellement en Afrique, ce qui pose des problèmes de compatibilité et complique la distribution des équipements électriques. Les participants ont souligné l’importance de développer une norme unifiée pour les prises électriques, afin de simplifier les raccordements et de garantir la sécurité des installations ; ils ont également insisté sur la nécessité de renforcer la régulation et la certification des prises électriques, pour limiter la prolifération d’équipements de mauvaise qualité sur le marché ; la formation des populations à l’utilisation correcte des prises électriques a aussi été évoquée comme un levier essentiel pour assurer une électrification durable et sécurisée.
Les engagements et perspectives post-sommet
À l’issue du Sommet Africain de l'Énergie Mission 300, plusieurs engagements concrets ont été pris. Un investissement de 10 milliards de dollars a été annoncé par des institutions financières pour financer le développement des réseaux électriques ; cinquante projets pilotes seront lancés dans quinze pays africains pour tester l’efficacité des prises intelligentes et des mini-réseaux autonomes ; un plan de formation visant à former 10 000 électriciens africains a été adopté, afin de garantir une installation et une maintenance de qualité des infrastructures ; un comité continental a été créé pour travailler sur l’uniformisation des prises électriques et des normes de distribution. L’initiative Mission 300 marque une avancée majeure dans la lutte contre la précarité énergétique en Afrique ; toutefois, sa réussite dépendra de la mise en œuvre effective des engagements pris lors du sommet ; le soutien des gouvernements et la collaboration entre les acteurs du secteur de l’énergie seront également déterminants pour atteindre l’objectif fixé. L’accès à l’électricité constitue un levier essentiel pour le développement du continent africain. Grâce au Sommet Africain de l'Énergie Mission 300, des avancées significatives ont été réalisées pour améliorer les réseaux de prises électriques, sécuriser les installations et garantir un accès équitable à l’énergie. Le Bénin a réaffirmé son engagement à jouer un rôle actif dans cette dynamique, en poursuivant ses investissements et en renforçant son attractivité pour les partenaires et investisseurs. Les prochains mois seront décisifs pour mesurer l’impact réel des engagements pris et évaluer les progrès accomplis vers l’électrification de 300 millions d’Africains d’ici 2030.