Le 7 janvier 2025, un atelier de lancement a marqué le début des études de faisabilité pour la ligne électrique reliant Pointe-Noire à Brazzaville, dans le cadre du projet régional d’interconnexion Boucle de l’amitié énergétique. Financé par l’Union européenne, ce projet pourrait jouer un rôle clé dans le développement énergétique de l’Afrique centrale.
Le vendredi dernier, à Brazzaville, la République du Congo a accueilli l'atelier de lancement de l'étude de faisabilité pour la ligne électrique entre Pointe-Noire et Brazzaville. Cette étude, financée par l'Union européenne (UE), sera conduite par Cowater International, une société canadienne basée à Ottawa. Bien que le coût et la durée de l'étude n'aient pas été précisés, elle représente un pas important dans la concrétisation du projet d'interconnexion énergétique en Afrique centrale.
En effet, la ligne électrique Pointe-Noire – Brazzaville fait partie intégrante de la Boucle de l’amitié énergétique, un projet régional ambitieux visant à relier plusieurs centres de production d’électricité à travers la région. D’après les informations publiées sur Agenceecofin, ce réseau prévoit de connecter la centrale hydroélectrique d’Inga en République Démocratique du Congo (RDC) à Cabinda en Angola, puis à Pointe-Noire et Brazzaville, avant de rejoindre Kinshasa, et de revenir à Inga.
D’après un rapport de février 2024 consulté par Bankable, des études de faisabilité et d’avant-projet détaillé ont déjà été complétées pour la section Inga – Cabinda – Pointe-Noire, qui s’étend sur 307 km. Une ligne de 400 kV reliant déjà Inga à Kinshasa facilite l’avancement du projet. Il reste maintenant à finaliser les études et les documents d’appel d’offres (DAO) pour la portion reliant Pointe-Noire à Brazzaville, avant de couvrir le tronçon final entre Brazzaville et Kinshasa.
Avec l’achèvement de l’étude lancée en janvier 2025, il ne restera plus que celle du tronçon Brazzaville – Kinshasa pour finaliser cette phase du projet. L’enjeu majeur, après cette étape, sera de sécuriser le financement et de désigner les entreprises responsables des travaux. Aucun calendrier précis n’a été rendu public concernant la mise en œuvre des prochaines étapes du projet.
L’objectif principal de la Boucle de l’amitié énergétique est de sécuriser l’approvisionnement en électricité des grandes villes d’Afrique centrale telles que Brazzaville, Kinshasa et Cabinda. En interconnectant ces villes aux grands centres de production d’électricité comme Inga en RDC et Pointe-Noire au Congo, ce projet pourrait devenir un levier crucial pour la croissance économique et la stabilité énergétique dans la région.
La Banque africaine de développement (BAD) souligne que l’Angola dispose d’une capacité inutilisée de 1,5 GW d’énergie hydroélectrique propre, avec des prévisions d’atteindre 3,5 GW d'ici 2027. Cependant, la province de Cabinda reste actuellement isolée du réseau électrique national angolais, en raison de son emplacement géographique. Pour l’Angola, la connexion avec Inga en RDC apparaît comme la solution la plus viable à court terme pour combler ce déficit énergétique.
Malgré la capacité de production d'Inga, les installations hydroélectriques de la RDC, qui peuvent atteindre 1775 MW, peinent à répondre à la demande locale. Actuellement, le taux d’accès à l’électricité en RDC reste faible, ne dépassant pas 21,5 %. Pour combler ce manque, de nombreux opérateurs économiques se tournent vers l’importation d’électricité. C’est dans ce contexte que la Boucle de l’amitié énergétique pourrait offrir une nouvelle source d'approvisionnement fiable pour les entreprises et les consommateurs, en particulier en RDC et au Congo.
Ce projet est donc une étape essentielle pour le développement durable et l’intégration énergétique de l’Afrique centrale, avec des retombées potentielles considérables pour la stabilité et la prospérité régionale.