Dans le but d’accélérer la mise en œuvre du gazoduc transsaharien, un projet stratégique pour l'exportation du gaz naturel vers l’Europe, une série d'accords ont été signé par les ministères de l’Énergie de l’Algérie, du Niger et du Nigeria le mardi 11 février 2025.
Le 11 février dernier, un tournant décisif a été franchi pour le projet de gazoduc transsaharien (TGSP), qui reliera le Nigeria à l’Algérie, traversant le Niger. Après des discussions préliminaires en octobre 2024, les trois pays ont signé une série de trois accords majeurs qui visent à accélérer la réalisation de ce projet ambitieux de plus de 4 000 km, destiné à transporter le gaz naturel nigérian vers l’Europe.
Parmi les accords signés, le plus significatif est un contrat portant sur la mise à jour de l’étude de faisabilité du projet. Cet accord engage les ministères de l’Énergie des trois pays à réévaluer les aspects techniques et financiers du projet, en tenant compte des évolutions récentes du marché énergétique mondial.
En parallèle, deux autres accords ont été conclus : un contrat de compensation et un accord de non-divulgation (NDA), signés par les responsables des principales entreprises publiques gazières de chaque pays. Ainsi, Sonatrach (Algérie), Sonidep (Niger) et NNPC Ltd (Nigeria) ont officialisé leur engagement à travailler de concert pour assurer la mise en œuvre de ce projet stratégique.
Lors de la signature, Olalekan Ogunleye, vice-président exécutif pour le gaz, l’électricité et les nouvelles énergies de la NNPC Ltd, a exprimé la volonté du Nigeria de faire avancer ce projet majeur, soulignant que les conditions étaient désormais réunies pour le concrétiser rapidement. « Nous avons une confiance totale dans ce projet, soutenue par la priorité que le Nigeria accorde au développement de son secteur gazier », a-t-il affirmé.
Pour sa part, Ali Seibou Hassane, directeur général de Sonidep, a insisté sur l’urgence de ne plus perdre de temps : « Il n’est plus question de retarder davantage ce projet crucial pour la région », a-t-il déclaré.
Un autre point crucial du projet a été levé : le Nigeria, après avoir combattu l’absence d’un cadre législatif adapté à son secteur gazier, a enfin régularisé la situation en 2021. Cette avancée législative, qui avait freiné la relance du TGSP depuis son lancement en 2002, permet désormais de passer à la phase suivante de ce projet d’envergure.
Le Nigeria, premier producteur de pétrole en Afrique, met aujourd’hui l’accent sur la monétisation de ses vastes réserves gazières, les plus importantes du continent. Le gazoduc transsaharien représente une opportunité clé pour le pays de diversifier ses exportations énergétiques.
Cependant, des questions demeurent concernant le financement du projet, dont le coût total est estimé à 13 milliards de dollars. Le gazoduc devrait être capable de transporter entre 20 et 30 milliards de mètres cubes de gaz par an, un défi financier de taille pour les trois pays impliqués. Reste à voir si les parties prenantes parviendront à trouver les financements nécessaires pour mener à bien ce projet colossal.