L’Algérie, le Niger et le Nigeria viennent de signer de nouveaux accords pour relancer le projet du gazoduc transsaharien. La mise à jour de l’étude de faisabilité devrait se concrétiser sous six mois, ouvrant la voie à la réalisation de cette infrastructure estimée à 13 milliards de dollars.
Le 11 février dernier, à Alger, les trois pays partenaires – l’Algérie, le Niger et le Nigeria – ont franchi une étape clé dans la concrétisation de leur ambitieux projet de gazoduc transsaharien (TSGP). Après la signature de plusieurs accords destinés à relancer ce projet majeur, Rachid Zerdani, directeur-conseiller du PDG de Sonatrach, a dévoilé les prochaines étapes qui jalonneront la réalisation de cette infrastructure, dont le coût global est estimé à 13 milliards de dollars.
L’un des éléments centraux de cette relance est l’actualisation de l’étude de faisabilité du TSGP. Selon Zerdani, cette réévaluation des paramètres du projet, qui devrait durer environ six mois, s’inscrit dans le cadre du contrat signé entre les trois nations. Penspen, entreprise britannique spécialisée dans la conception et la maintenance des infrastructures énergétiques, pilotera cette mise à jour. Le coût de cette actualisation est estimé à plus d’un million de dollars, financé par Sonatrach, NNPC (Nigeria National Petroleum Corporation) et Sonidep, les sociétés nationales des hydrocarbures respectives des trois pays.
Parmi les points clés de cette révision figurent l’évaluation des volumes de gaz à exporter depuis le Nigeria, ainsi que les attentes de l’Europe, en quête de nouvelles sources d'approvisionnement pour réduire sa dépendance au gaz russe. Le tracé du gazoduc, sa capacité et le nombre de stations de compression seront également réexaminés, tout comme les enjeux législatifs, environnementaux et sociaux liés au projet. En outre, une attention particulière sera portée à l’optimisation des coûts pour garantir la viabilité du projet à long terme.
Dans un contexte où l’Europe cherche activement des alternatives au gaz russe, le gazoduc transsaharien pourrait se positionner comme un axe majeur d’approvisionnement énergétique, rivalisant ainsi avec d’autres initiatives telles que le gazoduc Nigeria-Maroc.
Cependant, malgré cette avancée importante, la concrétisation de ce projet reste incertaine. Après la mise à jour de l’étude de faisabilité, les prochaines étapes dépendront de la mobilisation des financements nécessaires et des décisions finales des gouvernements impliqués. Si la mise en service rapide du gazoduc semble encore lointaine, cette actualisation marque néanmoins un progrès tangible dans la mise en œuvre de ce projet stratégique pour les trois pays et pour l’Europe.