Le Gabon poursuit sa quête d'une couverture électrique universelle d'ici 2035. Avec un taux d'accès à l'électricité de 93,5% en 2022, le pays a lancé, le 22 février dernier, la première phase de son projet d’interconnexion avec la Guinée équatoriale. Ce plan, qui prévoit l'importation de 10 MW d'électricité pour plusieurs localités gabonaises, a été officiellement lancé lors d’une cérémonie en présence des présidents Brice Oligui Nguema du Gabon et Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée équatoriale. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d'un accord signé le 8 février entre les deux pays.

La première phase du projet verra l'importation de 3 MW depuis la ville équato-guinéenne d’Ebe-Be-Yine vers Bitam, une ville gabonaise située dans la province du Woleu-Ntem. Les autres phases du plan, bien que non encore détaillées, devraient à terme étendre cette interconnexion aux villes d’Oyem, Medouneu, Mitzic et Minvoul.

D'après la présidence gabonaise, cette initiative devrait permettre une économie annuelle d’environ 2 milliards FCFA, en réduisant les dépenses liées à l'achat de gasoil. Ce projet constitue également un pas important vers l'atteinte de l’objectif de couverture électrique universelle du Gabon d'ici 2035.

Ce projet d’interconnexion s’inscrit dans une série d’efforts du Gabon pour renforcer ses capacités électriques. Le gouvernement a récemment lancé la construction de deux nouvelles infrastructures énergétiques : la centrale hydroélectrique de Ngoulmendjim (83 MW) et la centrale thermique à gaz d’Owendo (120 MW). Ces projets s'avèrent d’autant plus nécessaires face aux fréquents délestages électriques qui affectent l’approvisionnement en électricité, problème dû en grande partie à la vétusté des infrastructures de la Société nationale d’eau et d’électricité (SEEG).

L’interconnexion avec la Guinée équatoriale représente ainsi un élément clé dans la stratégie du Gabon pour diversifier ses sources d’approvisionnement et garantir un service électrique plus stable et accessible pour toute sa population.