Le vendredi 11 avril 2025, à Dassa-Zoumè, les autorités béninoises ont donné le coup d’envoi de la campagne agricole 2025-2026, sur le thème : « Amélioration des productions végétales et animales dans le contexte des changements climatiques : quelle stratégie pour une gestion concertée des ressources naturelles ? ».

Ce choix de thème n’est pas anodin. Il reflète la prise de conscience croissante des impacts du dérèglement climatique sur l’agriculture : sécheresses prolongées, pluies imprévisibles, dégradation des sols, baisse de la productivité… Face à ces défis, le ministre de l’Agriculture, Gaston Dossouhoui, a insisté sur l’urgence d’une gestion intégrée et participative des ressources naturelles.

Pour rendre l’agriculture béninoise plus résiliente, plusieurs mesures sont mises en œuvre : adoption de pratiques agricoles durables, introduction de variétés résistantes au stress climatique, promotion de l’agroécologie et de l’usage de fertilisants organiques. La gestion intelligente de l’eau devient une priorité, avec le développement de systèmes d’irrigation adaptés et la protection des bassins hydriques.

Côté élevage, l’État prévoit la sécurisation des cheptels par la sélection de races mieux adaptées aux conditions climatiques, la lutte contre les maladies animales et le renforcement de la sédentarisation des grands ruminants, afin de limiter les conflits liés à la transhumance.

Le gouvernement accompagne ces efforts par des actions concrètes : recrutement de 223 agents pour améliorer l’encadrement technique, distribution subventionnée d’intrants agricoles (engrais NPK, urée, SSP), introduction de nouvelles variétés adaptées au climat local, et développement ciblé des chaînes de valeur, notamment autour du manioc, de l’igname et de la patate douce.

Les résultats de la campagne précédente (2024-2025) sont encourageants : +14,33 % pour le maïs, +5,52 % pour le riz et +16,33 % pour le soja, atteignant 606 016 tonnes. Le maraîchage n’est pas en reste avec une hausse record de 20,52 % pour le piment et 24,36 % pour l’oignon.

Ce bilan positif montre que les orientations prises vont dans le bon sens. Mais dans un contexte mondial marqué par l’instabilité climatique, le Bénin ne peut relâcher ses efforts. L’agriculture de demain sera verte, intelligente et collective, ou ne sera pas.