Face à un monde marqué par l’instabilité, la transition énergétique ne peut se faire sans une lecture géopolitique fine. L’IRENA appelle à une redéfinition de la sécurité énergétique centrée sur les renouvelables, et met en garde contre les risques liés aux matériaux critiques, tout en plaidant pour une coopération internationale renforcée.
L’instabilité géopolitique mondiale impacte profondément le secteur de l’énergie. Entre guerres commerciales, sanctions, perturbations des chaînes d’approvisionnement et montée du protectionnisme, le système énergétique mondial est en pleine mutation. Dans ce contexte, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) affirme que la sécurité énergétique doit désormais être pensée à travers le prisme des capacités renouvelables, et non plus uniquement des combustibles fossiles.
En 2024, un record a été établi avec 585 GW de capacités renouvelables ajoutées. Cette dynamique, portée par le solaire et l’éolien, confirme que les énergies propres deviennent le socle du système énergétique mondial. Pourtant, la transition énergétique est loin d’être linéaire.
Un nouvel échiquier géopolitique se dessine, où la dépendance aux matériaux critiques – lithium, cobalt, nickel, terres rares – crée de nouveaux rapports de force. L’IRENA alerte : leur extraction et leur raffinage sont largement concentrés dans quelques pays, exposant la transition à des risques majeurs comme les restrictions à l’exportation ou la manipulation des marchés.
Si les ressources en matériaux critiques sont suffisantes pour répondre à la demande future, leur accès équitable reste une priorité. Pour y parvenir, l’IRENA insiste sur trois leviers : la diversification des chaînes d’approvisionnement, le soutien à l’exploration dans des régions comme l’Afrique, et le développement d’innovations technologiques pour limiter la dépendance.
En parallèle, il est crucial que la transition énergétique bénéficie aux pays en développement. Cela implique une transparence des marchés, des mécanismes de gouvernance inclusifs et des investissements ciblés.
L’IRENA appelle à une réponse collective face à ces défis. Son programme géopolitique 2025 et la relance d’une Commission mondiale sur la géopolitique de la transition énergétique visent à aligner politiques, sécurité, économie et environnement.