GHANA : Une réforme verte indispensable pour sauver le secteur de l’énergie

Alors que le Ghana dispose d’un important potentiel hydroélectrique et pétrogazier, son secteur énergétique traverse une crise structurelle profonde. Le ministre des Finances alerte sur des pertes colossales et appelle à une réforme rapide, mettant en avant la nécessité d’un modèle énergétique plus durable et respectueux de l’environnement.

Ministre des Finances du Ghana, Cassiel Ato Forson Légende : Ministre des Finances du Ghana, Cassiel Ato Forson

Le 23 avril dernier, le ministre des Finances du Ghana, Cassiel Ato Forson, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation critique du secteur énergétique national. Malgré ses barrages hydroélectriques majeurs et ses ressources pétrolières et gazières, le pays est confronté à des déséquilibres financiers massifs et à une inefficacité chronique. En cause : des pertes estimées à plus de 3 milliards de dollars par an, un fardeau qui pèse lourdement sur les finances publiques et menace à terme la stabilité économique du pays.

Mais au-delà de l’impact budgétaire, ce déséquilibre énergétique soulève également des enjeux environnementaux majeurs. Le recours accru aux centrales thermiques polluantes pour pallier les déficits de production fragilise l'engagement du Ghana dans la lutte contre le changement climatique. L’inefficacité du réseau et la gestion opaque des ressources compromettent non seulement la sécurité énergétique, mais aussi la transition vers un mix énergétique plus propre.

Le ministre a identifié des failles profondes dans la chaîne de valeur énergétique : coûts de production élevés, interruptions fréquentes de service et manque d’investissement dans les infrastructures durables. Ces carences affectent l’économie dans son ensemble, nuisent à la compétitivité des entreprises locales et ralentissent la croissance.

Pour sortir de cette impasse, Cassiel Ato Forson mise sur une réforme accélérée à travers le Ghana Energy Compact, une initiative soutenue par la Banque mondiale. L’objectif est double : renforcer la transparence dans la gestion du secteur et favoriser l’entrée de partenaires privés, notamment dans les énergies renouvelables. Une nouvelle législation est également en cours de préparation pour stimuler la concurrence et moderniser le cadre réglementaire.

Cette transition énergétique est d’autant plus urgente qu’elle conditionne les perspectives de croissance à moyen terme. Selon la Banque africaine de développement, un secteur énergétique plus stable et durable est indispensable pour atteindre une croissance du PIB de 4,3 % en 2025.


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