La capacité installée actuelle du Botswana, de 890MW, est dominée par les ressources en charbon à près de 99%. Soucieux d’un environnement sain et d’une énergie durable, le Botswana compte rééquilibrer le mix électrique en impliquant le secteur privé dans la construction d’infrastructures supplémentaires dans les sources d'énergies renouvelables. Ainsi, dans cette lancée et en guise d’appui, le pays reçoit de la BAD un apport d’un million de dollars en soutien à la transition énergétique.
La Banque Africaine de Développement à travers le fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA) soutient le Botswana vers les énergies propres avec un montant d’un million de dollars. Ce fonds vise à faciliter la transition énergétique du pays, soutenir le gouvernement dans la correction d’importantes lacunes dans les cadres politiques, réglementaires et juridiques identifiées lors de l’Africa Energy Market Place (AEMP 2019).
Ce projet d’assistance technique apportera un changement notoire dans la mise en œuvre des politiques de gestion du secteur de l’énergie du Botswana. Il s’agira notamment de l’introduction de la planification à moindre coût, de la réduction des effets néfastes sur l’environnement et de l’appui pour une participation accrue du secteur privé aux investissements dans la production d’énergie renouvelable. Il est constitué de plusieurs activités préambule, dont la production d’un code de réseau national, une étude sur le coût du service de l’électricité (CoSS) et un cadre d’octroi de licences pour réglementer les activités du secteur de l’électricité.
Le fonds SEFA, en soutenant le développement du secteur de la production d’énergie renouvelable au Botswana, participe également à « l’initiative ‘’ Mega Solar’’ , lancée en 2021 en collaboration avec la Namibie et les partenaires au développement, dans le but de renforcer les capacités d’énergie renouvelable dans les deux pays pour permettre l’exportation d’électricité vers les autres pays de la région. » Renseigne Ecofin. Qui ajoute que les résultats issus de ce projet, « contribueront à la mise en œuvre du premier plan intégré des ressources (IRP) du Botswana, facilitant ainsi les investissements dans de nouvelles capacités de production d’énergie solaire, photovoltaïque et éolienne, pour atteindre au moins 100 MW et 50 MW respectivement d’ici à 2030. »
Selon Daniel Schroth, le directeur par intérim du département des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique à la Banque africaine de développement, « conçu dans le cadre de la composante Green Baseload du SEFA, le projet contribuera à la mise en place d’éléments fondamentaux pour la transition énergétique du Botswana ».
C’est quoi le SEFA
Le « SEFA est un fonds spécial multi donateurs qui a pour vocation de débloquer des investissements du secteur privé qui contribuent à fournir un accès universel à des services énergétiques abordables, fiables, durables et modernes pour tous en Afrique ».
Pour le cas du Botswana, « le processus pour obtenir cette subvention de la Banque africaine de développement a été long, a indiqué le directeur des opérations de l’Autorité de régulation de l’énergie du Botswana (BERA), Duncan Morotsi. Cette approbation est un grand pas en avant dans la poursuite des efforts de l’autorité de régulation pour promouvoir les producteurs indépendants d’électricité, les sources d’énergie renouvelables et les tarifs reflétant les coûts au Botswana. Cela valait la peine de tout mettre en œuvre pour obtenir cette assistance technique de la Banque africaine de développement. » Explique Ecofin.
Mais notons que le processus d’obtention du fond au projet de soutien de la transition énergétique a été fait conformément à « la stratégie ‘’New Deal pour l’énergie en Afrique’’ de la Banque africaine de développement et à l’Objectif de développement durable 7 des Nations unies ».
Au Botswana, le taux de pénétration des énergies renouvelables est encore très faible, ce qui lui permet de négocier directement avec des entreprises privées pour répondre à leurs besoins énergétiques et réduire le coût de l'électricité. Ainsi ce projet de soutien vient à point nommé pour booster l’essor énergétique du pays en générale et celui du secteur du renouvelable en particulier.
Gloria AKOAKOU